On a testé l’écoconduite : nos conseils pour consommer moins de carburant et soulager le porte-monnaie

Derrière le terme «écoconduite», il faut bien y lire deux significations. «C’est à la fois une conduite écologique mais en même temps très économique », explique Frédérique, formatrice dans l’auto-école parisienne de Faidherbe. Adopter l’écoconduite permet de limiter ses émissions de CO2 certes, mais surtout, à l’échelle individuelle, d'économiser jusqu’à 20% de carburant, selon les chiffres de l’Agence de la transition écologique.

Alors pour en avoir le cœur net, nous sommes retournés à l’auto-école, avec un défi en tête (proposé par l’école de conduite française de Faidherbe) : comparer sur un même parcours, notre conduite habituelle avec une conduite guidée par les bons gestes écologiques et/ou économiques.

Dix heures pétantes, le jeudi 20 février, nous voilà donc lancé sur un parcours de 6 km dans l’Est parisien. Routine quotidienne d’un automobiliste urbain, nous nous arrêtons régulièrement au feu rouge, derrière un cycliste, devons nous engager dans des carrefours complexes, et veiller à respecter les limitations de vitesse. «Vous vous en sortez plutôt bien pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de conduire en ville. Allez je vous donne le permis», déclare gentiment Frédérique, notre formatrice du jour.

Le tableau de bord de la Renault Clio que nous conduisions n’affiche pourtant pas un score écologique mirobolant : «77/100», avec 8 litres de carburants consommés aux 100 km. Notre anticipation et le passage des rapports de vitesse ne sont pas satisfaisants d’un point de vue de l’écoconduite, indique le tableau de bord.

«Vous voyez, votre conduite est pas mal, mais il y a encore de la marge. La semaine dernière, j’ai atteint un score écoconduite de 96 sur 100», illustre Frédérique. Mais atteindre un tel score ne se fait pas tout seul, plusieurs réflexes essentiels doivent être mis en place et ce, même avant de prendre la route.

D’abord, il est crucial de préparer soigneusement son itinéraire à l’avance, «des embouteillages, c’est forcément plus de carburant consommé. Dans la mesure du possible, il faut les éviter», conseille Frédérique. Vérifiez que les pneus sont bien gonflés est indispensable, tout comme le check-up essentiel du véhicule (huile, liquide de refroidissement, liquide de frein, désencrassement des filtres). Une voiture mal entretenue peut entraîner jusqu’à 25 % de surconsommation de carburant, indique la sécurité routière.

Le poids du véhicule est également déterminant. Retirez toute charge inutile, y compris les coffres de toit lorsqu’ils ne sont pas utilisés. La surcharge du véhicule entraîne une surconsommation de 10 à 15 % de carburant, toujours selon la Sécurité routière.

Dernière étape avant de reprendre la route, il faut mettre (si la voiture en est équipé) le «mode éco». Concrètement, celui-ci favorise une conduite plus économique en ajustant les paramètres de transmission et en limitant la puissance du moteur.

Conseils adoptés, nous voilà prêt à repartir, guidé par «les conseils écoconduite» de Frédérique. Cette fois, le but du jeu est de lâcher l’accélérateur autant que possible, d’anticiper pour ne pas s’arrêter et de monter un maximum les rapports de vitesse. C’est le triptyque fondamental de l’écoconduite.

Pour démarrer, Frédérique nous conseille d’accélérer «un bon coup», dans le but de changer assez rapidement les vitesses. À 30 km/h, nous avions déjà passé la 3ème, à 40 la 4ème et à 50 la 5ème. Mécaniquement parlant, cela est possible, même si passer la 5ème en ville se montre pénible, tant il faut vite rétrograder.

D’un point de vue de l’anticipation, la tâche s’est avérée plus difficile. «Ah vous voyez, là, vous venez de gâcher du carburant», explique Frédérique alors que nous venions d’accélérer juste avant de s’arrêter au feu rouge. «Pour ne pas se faire avoir, j’ai une méthode très simple à vous donner», ajoute la formatrice.

Il suffit d’observer les feux voisins : «si les feux piétons de la rue en intersection passent au rouge, c’est que votre feu voiture va également passer au rouge». Autre astuce, le cycle des feux étant très régulier, «si le vôtre est vert depuis une trentaine de secondes, il va très vite passer au rouge». Bien que cette attention permanente ne fût pas de tout repos, le fait de lâcher souvent l’accélérateur a favorisé, dans le même temps, une conduite plus zen.

«L’écoconduite, c’est un peu comme une séance de méditation», faisons-nous d’ailleurs remarquer à Frédérique. «C’est bien ce qui permet aussi de favoriser une meilleure sécurité routière», répond la formatrice. Car au final, l’écoconduite favorise une vigilance accrue sur la route, une réduction du stress, l’augmentation des distances de sécurité, ou encore une meilleure gestion de la vitesse. Ce qui réduit bien le risque d’accident de 10 à 15%, indique Bison futé.

Après avoir parcouru environ 7 km, soit un peu plus que le premier parcours, nous sommes de nouveau à l’auto-école de Faidherbe. Petite déception, nous n’avons pas battu les scores écoconduite de Frédérique, malgré une statistique honorable de 94 sur 100. Mais source de satisfaction, le tableau de bord nous félicite désormais de notre anticipation et du passage de rapport des vitesses.

Sur le deuxième parcours, nous avons seulement consommé 6,4 litres de carburant pour 100 kilomètres, soit 12 % d’économie de carburant. Statistique frappante, sur les sept kilomètres parcourus la deuxième fois, six kilomètres ont été réalisés sans même appuyer sur l’accélérateur, contre seulement deux kilomètres la première fois. Et ce, avec une vitesse moyenne identique sur les deux parcours. «Comme quoi l’écoconduite ne fait pas perdre de temps», conclut la formatrice ECF de Faidherbe.