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Festival Gribouillis à Bordeaux : l’art du dessin de Philippe Katerine, « tragique et mignon » après tout

Festival Gribouillis à Bordeaux : l’art du dessin de Philippe Katerine, « tragique et mignon » après tout

Le chanteur et musicien, aussi dessinateur et sculpteur, a découvert vendredi 12 septembre la scénographie de « Mignonisme », exposée à l’Espace Saint-Rémi dans le cadre du festival Gribouillis. Devant un petit public, il s’est prêté au jeu de la visite commentée de son œuvre graphique

Décontracté sous son bob, veste mao et marinière, air lunaire éclipsé par un sourire espiègle, un rien goguenard, Philippe Katerine, fidèle à son personnage, est venu découvrir, vendredi 12 septembre en début d’après-midi, la scénographe de ses œuvres exposées dans l’Espace Saint-Rémi, dans le cadre du festival Gribouillis.

Après avoir regardé les autres expos du lieu – celles consacrées à Julie Delporte, Sophie Guerrive ou aux auteurs emblématiques des années 1960-1970 de l’éditeur Éric Losfeld –, il s’est prêté au jeu de la visite commentée de son œuvre, devant plusieurs dizaines de personnes qui avaient pris soin de s’inscrire pour l’occasion.

Un jeu d’enfant ?

Il a pu éclairer le concept de « Mignonisme », ce « courant artistique dont [il est] le seul membre », décliné en dessins, sculptures, installations, livres (aux Éditions Helium), bref, en une œuvre très personnelle, objet de plusieurs expositions dont cette dernière en date, accueillie à Bordeaux et co-scénographiée par Sarah Vuillemoz (Gribouillis) et le musicien Philippe Eveno, ami du chanteur.

« Une chanson, il faut trois minutes pour avoir une impression. L’impact d’un dessin, c’est cinq secondes »
Philippe Katerine entouré de Sarah Vuillermoz, directrice artistique de Gribouills et du musicien Philippe Eveno, qui cosigne la scénographie de l’exposition.
Philippe Katerine entouré de Sarah Vuillermoz, directrice artistique de Gribouills et du musicien Philippe Eveno, qui cosigne la scénographie de l’exposition.

S. L.

Un concept jailli au moment du confinement, comme « une étincelle », né de l’assemblage de choses disparates, manière de « lutter contre la pression du réel », un art faussement naïf, « mélange de tragique et de mignon », d’humour (toujours), de mort (parfois) de sexe (aussi). Un art abordé comme un jeu d’enfant ? « Les enfants, c’est un autre niveau, que j’ai perdu depuis longtemps, hélas. Malheureusement, j’ai acquis un tout petit peu de technique », regrette le chanteur, qui a suivi des études d’art plastique à Rennes après son enfance vendéenne. « Quand j’étais petit, je voulais aussi être dessinateur. Les choses ont tourné autrement, mais je n’ai jamais relevé le crayon », retrace Katerine, qui pratique le dessin « presque tous les jours, comme une hygiène de vie ».

Spontanéisme
Philippe Katerine explique le concept de « Mignonisme » au public du festival Gribouillis.
Philippe Katerine explique le concept de « Mignonisme » au public du festival Gribouillis.

Stéphane Jonathan

Il décrit sa recherche d’un trait épuré, sans ombre, exécuté « en vitesse », spontané et réactif : « Avec un dessin, tu peux formuler quelque chose qui t’aurait pris deux ou trois bouquins. C’est quand même fantastique. » Quand on lui demande ses influences, il cite Hergé et Charlie Brown (Schulz), partisans de la ligne claire, ou Calder « pour l’esprit » : « C’est comme si je dessinais avec un fil de fer, en essayant de ne jamais relever le feutre. » Questionné sur les différences avec la musique, il parle encore temporalité : « Une chanson, si tu vas au bout, il faut trois minutes pour avoir une impression. L’impact d’un dessin, c’est cinq secondes. »

Jeu des sept erreurs

Volubile, blagueur, Katerine a aussi le sens de la pose et lorsqu’on lui fait remarquer que son look du jour est particulièrement raccord avec son « autoportrait rose avec doigt dans les narines », juste derrière lui, il se prête au jeu des sept erreurs, devant les objectifs.

L’échange à bâtons rompus s’est conclu par une séance de dédicaces, que l’artiste devait prolonger en soirée dans le Salon du livre de Gribouillis, qui se tient jusqu’à dimanche soir au Garage moderne, dans la Cité bleue de Bacalan. « Mignonisme » est à voir jusqu’au 28 septembre, avec une dizaine d’autres expos en ville dans le cadre de Gribouillis.

Séance de dédicaces de « Mignonisme », le livre.
Séance de dédicaces de « Mignonisme », le livre.

Serge Latapy

www.festivalgribouillis.fr

SudOuest

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